L'exploitation des Humains cuisiniers
L'esclavage
n'existe plus, pensez-vous ?
Faux. Des centaines de millions d'Humains en sont victimes chaque
jour à travers le monde. Les Abeilles en particulier se rendent
coupables de ce délit.
On sait depuis longtemps que les Humains ont des
qualités innées pour cuisiner. C'est plus fort qu'eux,
les Humains ne peuvent cesser de mitonner, mijoter, mélanger
les saveurs, créer des mets variés, délicats
et raffinés. Ce savoir-faire étonnant n'a pas échappé
à la perspicacité des Abeilles, elles aussi fines
gourmettes.
C'est pourquoi elles ont entrepris l'exploitation
des Humains cuisiniers à grande échelle. Elles les
regroupent dans d'immenses immeubles, implantés au milieu
de gigantesques jardins potagers et fruitiers, dans lesquels elles
laissent les Humains cueillir librement les ingrédients nécessaires
à l'élaboration de leurs recettes.
Lorsque les Humains ont assez cuisiné et
s'apprêtent à passer à table, les Abeilles extraient
des immeubles tous les plats fumants. La technique est très
au point : les étages sont extraits un à un,
puis les cuisines sont centrifugées afin que les mets en
sortent. Quant aux pauvres cuisiniers, horrifiés de voir
ainsi s'envoler le fruit de leurs efforts, c'est en vain qu'ils
tentent d'éloigner leurs agresseurs à coups de fourchettes
et de broches : ils sont bientôt mis hors combat par
des salves de fumées lacrymogènes.
Envolés, les champignons farcis à
la crème de ciboulette, les fricassées de poireaux
au safran, les pétales de pomme de terre à la truffe,
les fondants au chocolat... Aussi, afin que leurs Humains ne meurent
pas affamés et puissent produire de nouveaux plats à
la saison prochaine, les Abeilles leur fournissent de nouveaux aliments,
nutritifs certes, mais bien moins raffinés : pour les
esclaves Humains, ça sera frites et doughnuts tous les jours !
Vraiment, quand les Abeilles apprendront-elles
à cuisiner au lieu de laisser les Humains travailler pour
elles ?
A voir également : une brève sur les humanicides employés par les Abeilles
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