9. Blasphèmes nocturnes

Plutôt que de créer la souffrance ET l’anesthésie, ça n’aurait pas été plus simple de ne créer ni l’une ni l’autre ?
Ah ben oui, mais si tu vas par là, ça aurait été plus simple de ne rien créer du tout. Mais tu vois, l’Éternel, c’est pas le genre à Se tourner les pouces en regardant le néant.
Il a des pouces, l’Éternel ?
Bien sûr, si ça Lui chante d’avoir des pouces ! Rien ne Lui est impossible. Il peut même avoir 1000 pouces s’Il en a envie.

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Maman, c’est toi ? Qu’est-ce qu’il se passe ?
Dans le noir, je me suis pris une grosse branche en pleine tronche ! Et pour ton info, sache que je n’ai pas eu droit à l’anesthésie : j’ai bien senti l’onde de choc traverser ma boîte crânienne.
Ah, c’est intéressant. Ça signifie peut-être que l’anesthésie est réservée aux gros bobos.
Ou aux hommes.
Bon, allez, la prochaine fois, tu feras attention…
Oui, enfin attention ou pas, dans l’obscurité totale…
Non mais je voulais dire, la prochaine fois que tu te cognes, tu feras attention à ne pas jurer ni blasphémer.
Ah ouais ?!
Et toi, si tu te cognais dans mon poing, tu serais capable de ne pas jurer ni blasphémer ?!
En vérité, je te le dis : tu ne mettras pas à l’épreuve ton conjoint pour des motifs futiles.

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